30 semaines et 5000km…
Click sur l’image pour la voir en plein écran, ça vaut le coup…
C’est…
… une trouille bleue lorsqu’une petite souris lourde d’avoir mangé un bout de mon chocolat m’est tombée sur le visage en pleine nuit – devenir Catholique, Protestant, Bouddhiste ou Musulman devant la splendeur de la nature Patagonique ou de la Carretera Austral – passer 2 jours dans un refuge sur le second meilleur lieu de pêche à la truite du monde, lac volcanique à 25km de la route avec 4 pêcheurs fanatiques et apprendre à cuisiner une truite au citron à tomber – profiter de parcourir le pays de l’entrecôte pour devenir végétarien 5 jours par semaine – gagner 3 surnoms: flaquito, el loco, el Belga – apprendre à faire son pain intégral – jouer à cache-cache avec les baleines dans le Canal Beagle de Ushuaia – se réveiller le jour de son anniversaire avec une piste de cœurs et des post-it plein les arbres – pratiquer son yoga sur les toits de Buenos Aires – jouer au frisbee dans les rues de Santiago – passer en fraude du miel à la frontière argentine, chose vraiment très très vilaine – avoir dit « maman » à haute voix pour la première fois depuis sa disparition – faire de l’autostop pour la première fois de sa vie et en profiter pour faire 3500km en camion d’un trait – être intime avec la lune au point de la regarder droit dans les yeux se lever doucement – apprendre un mot de vocabulaire espagnol en plus chaque jour – partager pendant 2 mois le quotidien d’élèves d’une école expérimentale pour donner et recevoir, donner et recevoir – se baisser pour boire l’eau des ruisseaux – accumuler des souvenirs par paquet pour les partager avec mes enfants bientôt – faire son baptême de navigation lors d’une régate de 2 jours en « pampero » - passer le 1er janvier assis au bord d’une piscine à débordement avec vue sur le Pacifique – vouloir être pompier quelques jours après avoir été invité à dormir dans leur caserne – dormir 12 heures de suite sans remords ni regrets après une journée de 170km de vélo – être frôlé par une voiture en tête à queue et se rendre compte que vraiment, vraiment tout peut s’arrêter en un instant – rencontrer tellement de hasards jusqu’à ne plus y croire – trop peu d’appels Skype avec mon petit filleul de 2 ans, Martin – 200 amis Facebook supprimés pour combien de vrais gagnés – des dizaines de caramels mous reçus à défaut de monnaie de change aux caisses des supermarchés – un corps qui ne cesse de me surprendre par ses ressources pour peu que je veuille bien l’écouter – des dizaines de nuitées gratuites avec vue sur les étoiles de ma chambre…gratuite! – au moins un avocat consommé par jour – un jeans, une paire d’écouteurs, un sac de couchage, un gsm, une caméra vidéo, une jante, un pneu, et quasi un set de plaquettes de frein usés, noyés, perdus ou morts par accident – un amour envolé – quelques nuits à vouloir un chien, un divorce, une hypothèque et un salaire – quelques heures à vouloir un volant ou à défaut une poignée d’accélérateur – parfois une hésitation en se disant que si tout devait s’arrêter là, personne ne saurait ce qui s’est vraiment passé – éteindre la frontale pour manger dans le noir et « voir » le goût des aliments – se réveiller en pleine nuit mort de soif et faire une marche d’une heure pour chercher de l’eau au ruisseau pas si proche que ça finalement – vouloir souvent partager ces instants avec quelqu’un sur le moment et pour la vie – déranger chevaux, renards, guanacos et parfois pompistes pour dresser sa chambre pour la nuit – avoir parfois l’impression que les parois de la tente sont en trop – éprouver un besoin viscéral de descendre du vélo pour reprendre contact avec la Terre ferme – siffler plus d’une fois d’allégresse sous la pluie – avoir testé sans succès la tente « bateau », surpris par une brusque montée des eaux de la rivière pendant la nuit – se surprendre soi-même par l’imagination que naît d’une faim tenace – boire 8 litres d’eau et ne les évacuer que par la transpiration – pleurer de joie, de tristesse, ses amis restés ailleurs ou d’être en Vie – ne plus donner d’importance à son âge – vouloir rendre si possible autant que j’ai reçu sans néanmoins savoir comment – faire son premier feu de camp avant de devoir l’éteindre, ordre d’un bataillon de 8 policiers sortis de je ne sais toujours pas d’où – être invité à boire le vin à la manière des gauchos (le culot de la gourde en peau de bête à 10 cm de la bouche) – ne pas tomber malade une seule fois, ni tombé tout court d’ailleurs – cuisiner un stoemp de carottes (recette typique belge) en Terre de Feu – ressentir un froid parcourir son échine malgré un plein soleil – apprendre à cohabiter dans 1m cube avec 4 valisettes et un sac à dos – apprendre de force la patience et se savoir très mauvais élève – à défaut de compter les moutons parfois compter les gouttes de pluie qui perlent du toit de la tente – dormir dans un abri bus, une chapelle, une église, une remise voire parfois une chambre – s’assurer que le mur du son est bien à 70km/h sur un vélo chargé de 75kg – célébrer 3 fois son anniversaire en 24H – parfois effleurer de l’esprit que nous sommes un tout avec la Nature.
Et tellement plus….
Sebas depuis Esquel
8 réponses à “30 semaines et 5000km…”
Répondre à Sebas
6 mois sans toi, c’est:
Te suivre autant qu’on peut au fil des kilomètres, souhaiter tous les jours que tu ne vis que du bonheur, savourer les quelques moments skype, rires et sourires devant un écran d’ordinateur, te faire partager le temps d’une messagerie quelques notes de musique, compter les hugs qu’on aurait voulu te faire sur le moment et te les garder pour ton retour (que dis-je, ta visite) dans quelques mois en Belgique, t’envier parfois et même souvent du parcours de vie que tu traverses, avoir le coeur serré de t’entendre raconter l’angoisse qui te soulève parfois, avoir les larmes aux yeux de t’entendre raconter tes rencontres et tes moments magiques souvent, te pousser en pensées pour t’aider à avancer, vouloir partager encore plus avec toi les quelques découvertes anodines d’un quotidien somme toute banal, parler de toi, être fière de toi, ne surtout pas oublier de t’envoyer un énorme kiss en pleine nuit en te lisant toi au loin, toi si proche malgré tout.
C’est aussi souhaiter que tu nous écrives encore d’aussi belles lignes… parce qu’elles signifieront encore qu’à quelques milliers de kilomètres tu te bats souvent contre toi pour tracer ton chemin… de vie.
Je t’embrasse fort. B
J’ai presque honte de dire que je n’ai lu ces phrases qu’une seule fois par manque de temps….Et quelle richesse pourtant. C’est drôle comme des textes racontant 6 mois peuvent parfois durer des pages sans en décrire énormément. Toi, tu arrives à tout empaqueter en 30 lignes. Des belles, des bonnes, des dures, des pénibles, des réjouissantes, des éprouvantes, des rêvées, des mieux que rêvées, des regrets, des espoirs, des apprises, des innées, des drôles, des … Quelle densité. Je m’amuserai à les relire une à une pour voir si mes trois préférées diffèrent dans quelques jours. Ou tout simplement pour voir si je les comprends pareil. Je ne pense pas que je t’envie pour ce périple mais il est bon de savoir que tu viens me compléter mon ami. Ce que je ne veux/peux pas réaliser tu le fais un peu pour moi.
Parles aux étoiles, penses aux êtres envolés de cette terre ou tout simplement un peu moins visibles pour l’instant, et profites au mieux, de ceux qui t’entourent aujourd’hui et qui en valent certainement le coup!
Martin te fais des poutous ( en lui parlant de toi ce matin , je lui ai demandé si il se souvenait de toi, et, presque en s’offusquant, il m’a répondu : « Seb, c’est le parrain de Martin ». Pour la première fois. Je fonds…:-) Elise, Céline et moi aussi on t’embrasse fort ! Hasta luego amigo !
Une larme à l’oeil en lisant ce post… et en me disant que ce sacré Seb que je n’ai toujours pas rencontré mais que j’aime depuis le début a choisi un chemin de vie tellement fascinant!!!! Vive la diversité, vive les rencontres, vive la vie!!!!
Quel bonheur de te lire!
Tu nous manques fort… Quand aura t on la chance de te serrer dans nos bras?
Gros bisous, prends soin de toi
Sébas, ce que tu écris est tellement beau, profond, plein d’amour, de tendresse, parfois des craintes, parfois la peur,la fatigue et puis à nouveau la reliance à la Terre, aux êtres, l’émerveillement, la douceur, la plénitude….la pleine conscience …Je lis et relis ton message plusieurs fois pour mieux m’en imprégner. L’émotion monte et c’est beau. Nous sommes vraiment dans l’année de tous les possibles.
Gros bisous et belle route encore !
Yolande
6 mois sans toi, c’est:
Te suivre autant qu’on peut au fil des kilomètres, souhaiter tous les jours que tu ne vis que du bonheur, savourer les quelques moments skype, rires et sourires devant un écran d’ordinateur, te faire partager le temps d’une messagerie quelques notes de musique, compter les hugs qu’on aurait voulu te faire sur le moment et te les garder pour ton retour (que dis-je, ta visite) dans quelques mois en Belgique, t’envier parfois et même souvent du parcours de vie que tu traverses, avoir le coeur serré de t’entendre raconter l’angoisse qui te soulève parfois, avoir les larmes aux yeux de t’entendre raconter tes rencontres et tes moments magiques souvent, te pousser en pensées pour t’aider à avancer, vouloir partager encore plus avec toi les quelques découvertes anodines d’un quotidien somme toute banal, parler de toi, être fière de toi, ne surtout pas oublier de t’envoyer un énorme kiss en pleine nuit en te lisant toi au loin, toi si proche malgré tout.
C’est aussi souhaiter que tu nous écrives encore d’aussi belles lignes… parce qu’elles signifieront encore qu’à quelques milliers de kilomètres tu te bats souvent contre toi pour tracer ton chemin… de vie.
Je t’embrasse fort. B
Tu es belle Béren, tu sais ça?…Une superbe personne que j’apprends à connaître peu à peu, mais ça ne fait rien: on a toutes les vies pour ça. Merci Béren, merci beaucoup d’être là, ici tout près. Moi aussi je t’embrasse fort, très fort.
J’ai presque honte de dire que je n’ai lu ces phrases qu’une seule fois par manque de temps….Et quelle richesse pourtant. C’est drôle comme des textes racontant 6 mois peuvent parfois durer des pages sans en décrire énormément. Toi, tu arrives à tout empaqueter en 30 lignes. Des belles, des bonnes, des dures, des pénibles, des réjouissantes, des éprouvantes, des rêvées, des mieux que rêvées, des regrets, des espoirs, des apprises, des innées, des drôles, des … Quelle densité. Je m’amuserai à les relire une à une pour voir si mes trois préférées diffèrent dans quelques jours. Ou tout simplement pour voir si je les comprends pareil. Je ne pense pas que je t’envie pour ce périple mais il est bon de savoir que tu viens me compléter mon ami. Ce que je ne veux/peux pas réaliser tu le fais un peu pour moi.
Parles aux étoiles, penses aux êtres envolés de cette terre ou tout simplement un peu moins visibles pour l’instant, et profites au mieux, de ceux qui t’entourent aujourd’hui et qui en valent certainement le coup!
Martin te fais des poutous ( en lui parlant de toi ce matin , je lui ai demandé si il se souvenait de toi, et, presque en s’offusquant, il m’a répondu : « Seb, c’est le parrain de Martin ». Pour la première fois. Je fonds…:-) Elise, Céline et moi aussi on t’embrasse fort ! Hasta luego amigo !
Une larme à l’oeil en lisant ce post… et en me disant que ce sacré Seb que je n’ai toujours pas rencontré mais que j’aime depuis le début a choisi un chemin de vie tellement fascinant!!!! Vive la diversité, vive les rencontres, vive la vie!!!!
Il me tarde de te rencontrer Cédric… pour bientôt… ce sera un grand moment j’en suis certain. D’ici là, je fais ce que je peux pour suivre une voie qui mène je ne sais pas où mais qui est la mienne… Un abrazo desde El Bolson
Quel bonheur de te lire!
Tu nous manques fort… Quand aura t on la chance de te serrer dans nos bras?
Gros bisous, prends soin de toi
Coucou Juju, si vous restez en Belgique pour l’été, je compte rentrer justement pour vous serrer dans mes bras fin août.. alors pas de vacances à cette période hein, ou alors je viens avec dans les bagages.. j’aurai bien besoin de me reposer :)… t’embrasse fort d’ici là
Sébas, ce que tu écris est tellement beau, profond, plein d’amour, de tendresse, parfois des craintes, parfois la peur,la fatigue et puis à nouveau la reliance à la Terre, aux êtres, l’émerveillement, la douceur, la plénitude….la pleine conscience …Je lis et relis ton message plusieurs fois pour mieux m’en imprégner. L’émotion monte et c’est beau. Nous sommes vraiment dans l’année de tous les possibles.
Gros bisous et belle route encore !
Yolande